Les prix des carburants atteignent des niveaux historiques le SP95 est à 1.77 €/l et le gazole à 1, 69 €/l à Sartène par exemple.

Au cours de cette année 2021, l’écart avec les Bouches du Rhône a continué à augmenter. Il suffit de consulter les photos jointes pour le constater. Nous insistons sur le fait que nous avons comparé des réseaux équivalents c’est-à-dire retiré les grandes surfaces et les low-costs des Bouches du Rhône.

 

Pour bien comprendre le problème, nous avons fait un zoom sur le mois de septembre 2021. Nous avons procédé à la décomposition du prix des carburants des réseaux traditionnels de la Corse et des Bouches du Rhône.

Vous vous souvenez que l’un des désaccords majeurs avec le rapport présenté par Gilles Simeoni lors de la dernière session publique de l’assemblée de Corse résidait sur les marges.

Alors que ce rapport prétend qu’elles sont normales, nous réclamons la saisine contentieuse de l’Autorité de la concurrence pour vérifier qu’il n’y a pas d’abus.

L’analyse de cette décomposition montre plusieurs choses.

Tout d’abord le poids de la fiscalité ramené au litre.

  • Sur le SP95, il est 10,5 c€ moins élevé en Corse que dans les Bouches du Rhône
  • Sur le gazole, il est 8.3 c€ moins élevé en Corse que dans les Bouches du Rhône.

Au gré des études réalisées, selon les dires des sociétés pétrolières, le surcoût de l’insularité englobant (le transport maritime, le stockage en Corse, et le transport routier insulaire) serait compris entre 4c€/l et 6,6 c€/l. Et on imagine sans mal que ce surcoût est majoré puisque nous ne nous sommes jamais donnés les moyens de les vérifier.

Cela veut dire que l’allègement fiscal dont bénéficie la Corse est supérieur à ce surcout lié.

Mais le coût de la distribution nous montre que :

  • Pour le SP95, il est 16 c€/l plus élevé en Corse que dans les Bouches du Rhône
    • 36 c€/l en Corse contre 20c€/l dans les Bouches du Rhône
  • Pour le Gazole, il est 15,2 c€/l plus élevé en Corse que dans les Bouches du Rhône
    • 35,4 c€/l en Corse contre 20,2 c€/l dans les Bouches du Rhône

Cela veut dire que, même si on admet une valeur majorée du coût de l’insularité, il resterait à expliquer environ 10 c€/l d’écart avec les Bouches du Rhône.

La majorité territoriale doit absolument se donner les moyens d’obtenir des explications corroborées par l’Autorité de la concurrence.

Mais surtout, si on analyse le coût de la distribution en fonction des territoires, on note des écarts.

Par exemple, sur le mois de septembre, le coût de distribution dans la plaine orientale est moins élevé qu’ailleurs.

Pour le SP 95, il est :

  • 5,4 c€/l moins élevé que dans le grand Bastia ou à Ajaccio
  • 6,1 c€/l moins élevé qu’à Porto Vecchio
  • 6,4 c€/l moins élevé qu’en Balagne

Pour le Gazole, il est :

  • 4 c€/l moins élevé qu’à Ajaccio
  • 4,9 c€/l moins élevé que dans le grand Bastia
  • 6,3 c€/l moins élevé qu’en Balagne
  • 7 c€/l moins élevé qu’à Porto Vecchio

On s’aperçoit donc que dans les bassins de vie (à l’intérieur desquels les usagers vivent et travaillent) le coût de distribution est plus élevé quand les zones de passage.

En effet, le seul moyen de voir un automobiliste faire son plein lorsqu’il transite entre deux bassins de vie c’est de proposer un prix moins élevé.

En 2020, malgré un confinement strict de plusieurs semaines qui a réduit l’activité économique à néant, Total corse, Vito corse et DPLC ont engrangé un bénéfice cumulé de près de 6 millions d’euros dont 5 millions ont été convertis en dividendes.

Vito Corse a même augmenté son bénéfice par rapport à 2019 ! (1 937 810 € en 2020 contre 1 817 348€ en 2019).

Entre 2014 et 2020, le bénéfice cumulé des 3 sociétés est de 49 194 761 € dont 47 219 981 € ont été convertis en dividende (soit 96% du bénéfice).

La politique d’investissement est donc négligeable.

D’ailleurs le taux de vétusté des dépôts pétroliers se dégrade encore en baissant à 27,9.

Tout cela démontre qu’on ne peut résoudre la problématique de la cherté en Corse afin de défendre le pouvoir d’achat de ses habitants en cherchant à ménager la chèvre et le chou. L’intérêt général n’est ni une chèvre ni un chou…

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